Le stage validant de Kyûdô à Heillecourt des 26 et 27 octobre 2019 était organisé par KCJ
Ce stage était encadré par Jean-François Decatra (Renshi 5) et Jean-Benoît Birck (5)
KCJ a accueilli l’ensemble des participants dans un complexe sportif de toute beauté le gymnase Absalon que tout le monde a plébiscité.
Jean-François nous a accueilli en rappelant le thème du stage proposé: Kyûdô, école de la présence.
Lors du Yawatashi exécuté par Jean-François Decatra (Ite), Robert Roesener (Dai Ichi Kaizoe) et Daniel Mouchot (Dai Ni Kaizoe), il y a un point particulier qui a retenu mon attention car je ne l’avais jamais vu ou remarqué ailleurs. Lors du salut sur Sadamenoza, avant de s’incliner dans le Rei, Jean-François s’est redressé vers l’objet destiné à recevoir son salut. Ce mouvement discret quoique ostensiblement réalisé a donné une solennité marquée au salut.
Pour effectuer Hitote Gyosha, Jean-François nous a demandé d’être attentif à notre respiration, notre regard et notre maintient, puisque c’est au travers de ces éléments que la présence des tireurs peut s’exprimer.
À la suite d’Hitote Gyosha, Jean-François et Jean-Benoît ont félicité l’ensemble des participants pour leur engagement, leur sérieux lors de ce premier tir.
Pour ma part, j’ai une malheureuse tendance à avoir la tête qui tombe et le regard qui par conséquent se rapproche de moi, alors que j’étire volontairement mon buste vers le haut puisque cette remarque m’a déjà été faite. Ici on m’a proposé de redresser mon buste à partir des hanches.
D’autres rappels généraux ont été donnés comme bien engager les tournants avec le pied intérieur au virage. Le virage qui suit le Yû d’entrée pour les tireurs autres que Oomae est réalisé en seulement trois pas et pas un de plus.
Il est préférable d’éviter de s’assoir en tailleur, il est préférable d’être plus formel dans un Bûdô.
D’une manière générale, quelle que soit le type de tir, lorsque l’on fait Yatsugae la corde doit rester dans l’axe du corps.
Le Motohazu doit être placé à l’extérieur des plis du Hakama.
Le tireur en attente d’entrer sur le Shajô ne doit pas avoir ses pieds sur le seuil de la porte mais être en deçà.
Pour encocher la corde, il est préférable de faire glisser, rouler la corde le long du Hazu jusqu’à l’encoche.
Suite à d’autres tirs, nous avons eu des corrections personnelles.
Pour Jean-Pierre, à gauche le bras est contre la tête, après Hanare les deux mains doivent être dans l’axe des épaules. Au départ les mains sont trop loin du corps dans Daisan. Parce que les épaules sont souples au Hanare les mains viennent dans la ligne des épaules. Il y a un point de repère sur cette position, en Zanshin la cible devrait être à droite de l’arc.
Jacques est trop crispé dans Mete.
Pour ma part, mon défaut de Tagaru revient puisque je suis toujours en train de chercher comment ouvrir correctement, Mete est trop ouverte à Kai et le dos de la main se tourne également vers le Kamiza, je perds donc encore Hineri. Il me faut pour corriger cette mauvaise forme, travailler sur l’ouverture des bras vers l’extérieur à partir d’Ensô. J’ai également le défaut d’avoir un arc trop éloigné du corps à Daisan.
Sur la respiration, tout mouvement commence sur une inspiration et se termine sur une expiration.
La présence c’est être en contact avec le corps à tout moment.
À Tenouchi, les doigts doivent être libres sans crispation. Ensuite il faut être dans les coudes à partir d’Habiki, tout en gardant de la souplesse dans les bras. Il faut travailler la décontraction, le relâchement.
Mochi Mato Sharei
Le positionnement sur Sadamenoza doit respecter la règle suivante, le Shajô entre Hikae et le bord du Shajô côté Matoba est considéré comme divisé en trois, l’ensemble du Tachi doit se tenir sur les deux tiers côté Matoba. Pour assurer cette position dans les deux tiers, il peut être nécessaire que les tireurs se rapprochent les uns des autres dans leur déplacement vers Sadamenoza.
Les autres points importants pour se positionner sur Sadamenoza sont, l’arc d’Ôchi (le premier à entrer sur le Shajô) ne doit pas sortir du Shajô et aucun des tireurs ne doit se trouver sur Shai pour le salut sur Sadamenoza.
Quand les tireurs quittent Sadamenoza pour rejoindre Honza, il est préférable de limiter le nombre de pas avant de tourner en direction du Kamiza, plus on multiplie les pas, plus il y a de risque de perdre la synchronisation sur les pas entre tireurs.
Ôchi ferme Ashibumi sur les deux derniers pas des tireurs revenant vers Shai pour le tir d’Otoya.
Le Mochi Mato Sharei est un tir présenté pour le deuxième tour du passage du titre de Renshi.
Le Tachi du Mochi Mato Sharei respecte la composition suivante: Ôchi est le plus ancien, Oomae est le deuxième plus ancien, les tireurs deux à quatre vont du plus ancien suivant au plus jeune.
Dans le salut sur Sadamenoza, pour les tireurs en Seiza le coude gauche doit descendre un peu vers le sol afin de ne pas donner l’impression d’un corps positionné en biais lors du salut.
Le Mochi Mato Sharei peut être effectué à trois rythmes différents, Monogaeshi est le rythme intermédiaire, le tireur N+1 se lève quand le tireur N quitte la Mato du regard.
Quelques corrections sur la pratique du Mochi Mato Sharei que tous les participants ont eu la joie d’expérimenter sous l’œil critique de nos encadrants.
Il faut à tout prix travailler Kiza!!!
Pour Hadahire, il faut sortir le coin supérieur de la manche par le dessus de la ceinture du Hakama puis cacher immédiatement la main derrière la manche pour tirer cette dernière avec le coude.
Il ne faut en aucun cas s’obstiner à repositionner correctement tous les pans des Shitagi et Kimono. Il faut seulement repositionner les cols à proximité de la base du cou en quatre temps dans l’ordre suivant, le col droit du Shitagi, le col gauche du Shitagi, le col droit du Kimono et le col gauche du Kimono, cela avec seulement trois doigts de Yunde. Repositionner correctement le pan gauche du Kimono dans la ceinture du Hakama afin que les cols restent en place pour le reste du tir.
Points sur les shitsu, le travail des assistants
L’assistant qui vient pour emporter une flèche tombée après un Shitsu, se positionne et s’agenouille à gauche de la flèche à proximité du Hazu, il prend la flèche par le Hazu et la tire en arrière en soulevant les plumes de façon à pouvoir reprendre la flèche au niveau du premier nœud. Si l’assistant porte un Hakama il peut tirer la flèche sur son Hakama pour la saisir. L’assistant se relève, fait deux pas en arrière avant de se tourner vers le Kamiza et sortir. Quand l’assistant se relève il est bienvenu que le tireur fasse un Yû pour l’assistant.
Les assistants ne saluent ni en entrant, ni en sortant du Shajô.
Pour le cas particulier de la prise ou la remise d’un arc à un tireur Risha, l’assistant adopte les mêmes déplacements que Dai Ichi Kaizoe dans un Yawatashi pour la remise des flèches mais au lieu de les faire vers la droite du tireur, il doit les effectuer du côté gauche du tireur, ce dernier se trouvant sur Honza.
Comme toujours la rencontre avec des Shogosha est un moment d’apprentissage très enrichissant donc à renouveler le plus possible pour toujours progresser.
Merci à Jean-François, Jean-Benoît, l’équipe de KCJ et tous les participants avec qui nous avons pu travailler.